Je suis partie en Norvège, sur les traces d’une chimère,
avec comme obsession celle de donner vie et matière à un personnage de roman qui me hantait, trouver en quelque sorte l’incarnation qui serait à la fois mon semblable et la sédimentation de mes rencontres.
Au début il n’avait pas de visage, pas de voix, pas d’âge.
Là-bas, les rencontres qu’il m’a inspirées ont fait résonance avec celles qu’il aurait pu faire, tandis que les lieux visités portaient tous la trace
fantasmée de sa présence.
Il y a eu aussi les incarnations furtives. Les signes.
Ces fragments de réalité déplacés par une rencontre, un
lieu, qui ont progressivement formé les sédiments
d’une histoire derrière l’histoire, comme des repères
vers des mondes invisibles. J’ai cherché à enregistrer au
plus près les battements, les énergies, les pulsations de
ce qui m’entourait, de mes rencontres.
Mon corps en mouvement est devenu l’outil d’une expérimentation
physique et concrète de cette quête particulière.
Laure Pubert
www.laurepubert.com
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